Images en juin
Cet échiquier de Mathieu Marcier (hommage au Marcel Duchamp de l’équipe de France) me saute au visage en plein tournoi de la Global Chess League – j’en profite pour placer ici quelques captures d’écrans avec Magnus Carlsen (et d’autres, engoncés dans les horribles vareuses qu’imposent les organisateur.trices aux aux joueu.r.ses)
Ce mélange de sciure et de copeaux de bois de Marcel Mariën me fait penser aux marqueteries de paille des Brognon Rollin
Gidouille et spirale à la Mario Merz
5 fousDu Broodthaers
Cette statuette m’a fait penser aux Gazing balls de Jeff Koons (on y reviendra plus loin)
Le buzz Pinoncelli in illo tempore dans le MondeOn termine les Marcel du Botanique avec celui de Stephan Balleux
Un gars sans marcel, justement... (pardon, facile)
Le taulier a toujours chéri Valie Export — il y avait au rayon beaux-arts de Filigranes un livre qui lui était consacré... dont nous avons réussi à photographier en loucedé quelques pagesGino de Dominicis, Tentativo di far formare dei quadrati invece che cerchi attorno ad un sasso che cade nell'acqua, 1970. Valie Export y est parvenue !-)
Dans ce livre figurait l’illustration ci-dessous – stupéfiante pour nous. Rentré à la maison, nous sollicitâmes Google qui nous proposa vite d’autres gravures du même artiste (nommé... Schön !-)
Dieu que nous aimons les têtes cubiques ! Celles ci-dessous sont de Jackson Pollock
Une « devinette graphique » (vers 1531) avec avec les portraits de Carlos V, Fernando I, Clemente VII et Francisco par Erhard Schön toujours – vous avez dit anamorphose ?
Juste à côté du Valie Export se trouvait un livre consacré à l’influence des sculpteurs français sur la sculpture américaine. Le taulier feuillette, s’ébahit et photographie (toujours en douce) des travaux autoréférents (il faudra bien qu’il s’attelle un jour à ce fameux « Dictionnaire amoureux de l’autoréférence » dont il rêve parfois)
Ci-dessous, dans le même livre, une sculpture de caméra qui nous fit chaud au cœur (le taulier exerça ce métier de 1976 à 1992)
Les sacs-poubelle du Petit Poucet (les éboueurs inauguraient ce jour-là une nouvelle technique de collecte)
La fille du taulier et de la taulière est à Milan pour voir l’expo d’AnnVé au Hangar Bicocca. Nous reproduisons ici ses photos... et les images prises en loucedé par icelle au gift shop (dans la famille Flibuste, je demande...)
Bruno Munari, Dieu vivant (à travers ses œuvres)
Oui, Cécile nous a rapporté de Turin des Gianduiotti de Baratti & Milano – une tuerie
Suite ci-dessous des images glanées un peu partout en juin
Le site de Tereza Lochmann(ova)
Un char de Wagner encastré à Rostov-sur-le-Don ; si le ridicule pouvait tuer (les affiches de cirque) ça nous ferait des vacances (surtout aux Ukrainiens)
Le site de Tereza Lochmann(ova)
Un char de Wagner encastré à Rostov-sur-le-Don ; si le ridicule pouvait tuer (les affiches de cirque) ça nous ferait des vacances (surtout aux Ukrainiens)
L’une des Pensées de Leopardi (petit livre que le taulier emporte partout, dès qu’il veut se couper du monde dans les salles d’attente – ce matin rue de Livourne par exemple, pour le renouvellement de son passeport – Ça s’est bien passé, Chéri ? – Oui, 116 euros). Bon, l’auteur est parfois réac, mais on s’amuse plus qu’avec ce crétin largement sous-estimé (en crétinitude conservatrice) de Philippe Muray.
La photo ci-dessus est incroyable de « déconstruction » – on dirait que chaque élément a été disposé pour l’objectif par une armada d’assistants. Elle m’a évoqué la Distroyed Room de Jeff Wall (d’après La Mort de Sardanapale d’Eugène Delacroix), où chaque détail a été mûrement réfléchi
Nous avons écouté avec ravissement l’émission Répliques de Finkielkraut consacrée à Manet et Degas (avec le formidable commissaire Stéphane Guégan et Philippe Lançon). Le taulier et la taulière ont plein de photos personnelles, prises à Orsay, mais ce sera pour une autre fois ! (et puis nous avons vu l’expo en mai !-)Le fruit par terre ! L’œil du perroquet !
Les deux ibis ont été ajoutés par Degas trois ans après l’achèvement du tableau – on dirait des taches rouges sans relief, quel chef-d’œuvre !On retrouve AnnVé au Wiels pour évoquer l’artiste Tapta avec Michel Baudson (créateur de JAP – soit Vieillesse et Hanches Plastiques selon le taulier toujours facétieux)
Il est temps de revenir sur les Gazing balls de Jeff Koons – question récurrente pour le taulier qui ne comprend toujours pas l’origine de ce concept... La piqûre de rappel commence avec cette photo, envoyée aux kids il y a deux semaines et légendée « Gazing balls à Rhode-Singe ! » On se souvient de l’expo de JK au Centre Pompidou – ces boules bleues sont-elles un hommage aux Yard Globes/Garden Globes/Chrome Globes américains d’antan ? Ou aux Witch Balls du XIXe siècle, censées éloigner les sorcières et les esprits maléfiques ? (Wikipedia)
Il y a les boules de cristal aussi, chères aux magiciens, aux astronomes et aux enchanteurs comme Homnibus – ou Rascar Capac
Ci-dessous le « Jardin d’eau et de lumière » de Gabriel Guévrékian, aménagé sur l’Esplanade des Invalides à Paris en 1925 pour l’Exposition « Arts décoratifs et industriels modernes »
Et ici un « Jardin Cubiste et sculpture de Jacques Lipchitz », photographiés par Thérèse Bonney en 1928
Les Gazing balls de Koons trouvent-elles leur origine là ?
Ou ci-dessous (expo Bellini au Jacquemart-André, vue il y a quelques semaines)
Mystère des origines... Jeff Koons ou un historien de l’art nous expliqueront tout ça un jour(Le taulier voit des Gazing balls partout)
Il y eut les « Egmont Art Days » en juin, rue aux Laines et rue du Grand CerfMarisa Merz est chez Gladstone (je veux ce crâne pensif !-) Le duo ci-dessous aussi, en charge du pavillon belge à la dernière Biennale de Venise
Jos de Gruyter et Harald Thys
Art de la Polynésie (à tomber) chez Lempertz, juste à côté
Deux histoires de chevaux : ci-dessous au Conservatoire de Musique dévasté par le manque (scandaleux) d’argent public – plus bas avec Ilia Kabakov, mort récemment
Un Nicolas Schöffer et un Alexandre W.Nous avons fait toutes les galeries de la rue et apprécié les lieux, les gens, les conversations, les œuvres et... le restaurant La Fabrique en ville aux œufs Bénédicte pour mourir.
[Pas d’histoire romantique derrière l’invention des œufs Bénédicte (ou plutôt Eggs Benedict, puisqu’il s’agit d’une préparation typiquement américaine – œufs bénédictine au Québec). À vrai dire, la recette ne fait même pas référence à une femme mais… à un homme : Lemuel Benedict. Habitué du Waldorf hotel New-York, la légende raconte qu’il aurait commandé, un matin de 1894, un copieux petit déjeuner composé de toasts grillés beurrés, d’œufs pochés, de lard grillé et de sauce hollandaise pour se remettre d’une mémorable gueule de bois. Le maître d’hôtel trouva l’idée tellement bonne qu’il l’inscrivit au menu en remplaçant les toasts beurrés par des muffins anglais]
Une baigneuse de Léon Spilliaert
Deux lions/cerbères qui filtrent l’entrée de leurs boîtes respectives
Deux lions/cerbères qui filtrent l’entrée de leurs boîtes respectives
À côté d’Alexandre, la directrice de la galerie qui aime, expose et cite Maurice Denis : « Se rappeler qu’un tableau, avant d’être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées ».
Le quotidien du taulier fut marqué par les médocs au solstice – rien de grave – mais beaucoup de pilules aux couleurs incroyables. Celles-ci m’ont fait penser aux Canadiens de General Idea, un collectif d’artistes géniaux (et conceptuels, et marqués malheureusement par les morts dus au sida)
Double (self) shot avant d’entrer chez le coiffeur
A three drawn by a tree
Pour le coup, vraiment Schoenmaeckers !Laetitia Ky est partout désormais. Elle nous avait séduit avec ses sculptures de cheveux au pavillon de la Côte d’Ivoire, il y a un an (voir ici, à mi-page, juste après Bruce Nauman). Elle tient le premier rôle féminin dans le formidable DiscoBoy après avoir joué dans la Nuit des Rois
Demain nous irons (re)voir Aguirre, der Zorn Gottes (remastérisé)
Samedi 8 juillet, (re)gloire à Apichatpong Weerasethakul
... et ce blog, qui s’appelle « Cinquante signes », tenait à lui rendre hommage
On dirait une devise pour la vie...
Tant qu’à lire des mots, ouvrons Rimbaud (Illuminations)
D’autres pains/peints/sculptés ? Il suffit de demander
Edith Dekyndt chez Pinault
Nicolas Boulard, Pain, 2021, galerie 22,48m2 (détail du contreplaqué ci-dessous) Pain Bania, Pavlos, 1966
Sur la table à l’avant-plan, Palianytsia de l’artiste ukrainienne Zhanna Kadyrova, 2022 (photo prise par le taulier au Kunstforum de Vienne). Ce lien permet d’avoir accès à d’autres pains contemporains intéressants.
Ci-dessous un dernier « peigne » au Belvédère, par Marie-Louise von Motesiczky, 1926.
Revenons à notre artiste, avec des chevaux (du sexe et du Tintin)
La lithographie « Houille » m’a fait rire — attention à l’indigestion ici.
Festival de Cannes 2023 : une femme dans une robe aux couleurs de l’Ukraine s’asperge de faux sang sur le tapis rouge. Elle veut attirer l’attention sur la guerre et se fera rapidement évacuer des marches du Palais des festivals.
Ci-dessous : « Les plus anciens plans à l’échelle découverts gravés sur des pierres en Jordanie et en Arabie Saoudite. Ces plans datent de 9000 ans et représentent des "cerfs-volants du désert", d’immenses structures très sophistiquées destinées à rabattre le gibier ».
Une pierre sur laquelle sont gravés les plans de deux « cerfs-volants du désert », découverte en 2015 dans le Jebel az-Ziliyat, près de Sakaka, en Arabie Saoudite
Un « cerf-volant du désert », structure servant à la chasse. Harrat-al-Shaam, à l’est d'Al-Kafr, en JordanieUne pierre découverte à Jibal al-Khashabiyeh, toujours à l’est d'Al-Kafr, en Jordanie. Elle porte aussi la gravure d’un cerf-volant du désert, structure complexe servant à la chasse, il y a environ 9 000 ans.
Ce que l’on voit « ressemble à une pizza, mais évidemment ce n’en est pas une », assure le directeur du parc archéologique de Pompéi, car il manque les tomates, arrivées en Europe au XVIe siècle, et la mozzarella. Mais la ressemblance est étonnante et la qualité de la peinture remarquable. Cette nature morte représente une xénia. Il s’agit d'un présent d’hospitalité offert aux invités dans la tradition grecque du troisième au premier siècle avant Jésus-Christ. À peine arrivés, les hôtes savaient ce qui allait leur être servi. Si notre pizza contemporaine ne remonte pas aussi loin, il y a 2 000 ans, les fours à pain existaient déjà. La maison pompéienne, où la fresque a été découverte, abritait d’ailleurs une boulangerie avec un four attenant.
Ken Domon, Enfant aveugle, photographie de la série Hiroshima, 1957
Et puis il y a son reportage sur Hiroshima, réalisé en 1957, 12 ans après le largage de la bombe. « C’est l’œuvre la plus importante de Ken Domon et peut-être l’œuvre photographique la plus significative de l’après-guerre », estime Rossella Menegazzo. Secoué par ce qu’il découvre sur place, il y retournera à maintes reprises. La publication en 1958 du recueil Hiroshima, qui présente 180 images accompagnées de textes, est un choc pour les Japonais qui ignorent tout des conséquences de l’explosion atomique. Il montre les objets fondus, une enfant née aveugle, des victimes qui subissent encore des opérations chirurgicales des années après le drame (...)
Scarlett, trop bien — et la Tache, ci-dessous aussiL’affiche du film « L’Île rouge » est-elle un clin d’œil à Seurat ?
Deux nul.le.s au tribunal
On se pince... en vain. Réveille-toi, Israël.
Terminons par le coup de cœur,
un focus sur, l’opportunité, notre joie intime (et secrète) du mois. Rétroactes : Le taulier et sa meuf vont voir Tacita Dean à la Bourse de Commerce de Pinault. Ta citadine ? Oui. Et ? Et cette artiste nous interpelle plaît depuis toujours, voilà.
Mais quand nous sommes tombés sur ses « arbres béquillés » (voir plus bas) nous avons vacillé. Ces béquilles, nous les avions photographiées in illo tempore dans le parc Tenbosch, à Ixelles – sans imaginer qu’il y avait là de quoi en tirer des œuvres aussi fortes, subtiles et profondes que celles de Dean. Merci Tacita – et adieu au mois de juin.
Parc Ten Bosch
... et Bourse de Commerce
... et Bourse de Commerce
De la nature et des humains, qui béquille qui ?
En attendant, fuck the Big C!
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