Images et textes vus récemment (avec beaucoup trop de morts)

 

Marcelin Pleynet et Robert Smithson même combat (de mots – A heap of Language)
La solution du génial « problème des chaises »
Jean-Claude Carrière (et Goya)

(Tous les petits textes grisâtres encadrés sur cette page par deux astérisques sont de Bernard Quiriny ils viennent des Carnets secrets, le complément au livre ci-dessous, bien écrit)
(ou le Coran, la Torah, le Zabur, lAvesta, le Véda, le Tao Tö King, les Entretiens de Confucius, le Livre de Mormon, le Guru Granth Sahib, le Kitab-i-Aqdas, lEdda Poétique, le Tripitaka...)
Non-fumée chez les voisins
Combien de fois Bernard ma-t-il conduit dans sa Coccinelle à Louvain quand nous fréquentions tous deux l’UCL ? Combien de fois ai-je été jouer, enfant, dans lusine de papier de son père (je passe encore devant ce quil en reste une fois par semaine en allant à Bordet, voir la friche ci-dessous) ? Combien de vacances avons-nous passées ensemble – dont une en Grèce, avec le hors-bord ALATAC ? RIP Bernard, ton sourire et ton optimisme perpétuels me manquent (une pensée aussi pour Do et Jean-François).
Jonas Mekas
Jimmie Durham (1)
Jimmie Durham (2)
Jimmie Durham (3)
Jimmie Durham (4) — RIP
... et RIP aussi à Michel Schneider

Je lavais interviewé pour Gael, une rencontre formidable qui m’avait remué, sa mort ma peiné
Jai toujours aimé ses livres, traités, interviews, blogs... Depuis sa mort je rattrape mon retard
Scott's wife in Australia, somewhere...
(Jacques Drillon, Eurêka)
(Image tirée dune vidéo-hommage à Alain Cavalier par Jacques Drillon, sur YouTube)
Broodthaers était au Wiels
Lucinda Childs, New York, 1978 (c’est la photo qui m’a incité à aller la voir l’année suivante à NYC)

L’artiste américain Claes Oldenburg s’est éteint lundi, à 93 ans. Il était connu pour ses «monuments colossaux», d’immense sculptures répliquant des objets du quotidiens, comme sa «Bicyclette ensevelie» à Paris. 

par Judicaël Lavrador

publié le 19 juillet 2022 à 14h32 dans Libération

Sa carrière a débuté dans les rues de New York où il déambule, chargé de répliques en tissu ou en papier mâché de tubes de dentifrice ou de cornets de glace surdimensionnés. Et c’est dans la rue aussi, sur les places publiques, que ce pionnier du pop art a gagné une immense popularité, en installant, dans l’espace public et de par le monde, ses sculptures géantes – ainsi, à Paris, sa Bicyclette ensevelie s’allonge dans le parc de la Villette, à Paris, depuis 1990, tandis qu’à San Francisco, c’est l’arc de Cupidon (Cupid’s Span) qui reste bandé avec sa flèche pointée vers la terre depuis vingt ans. Claes Oldenburg est mort le lundi 18 juillet, à l’âge de 93 ans, quelques années après son épouse, Coosje Van Bruggen, avec qui, depuis 1977, il réalisait ces «monuments colossaux», à la taille gargantuesque et à l’esprit volontiers grotesque, facétieux, enfantin. Il renâclait à napper ses œuvres d’une patte conceptuelle, expliquant dès 1966 : «Mes théories ne sont pas originales, ma fabrication l’est, et mon originalité repose sur ma sensualité et mon imagination, bien plutôt que mon intelligence.»

Mollesse et vulnérabilité

Né en 1929 en Suède d’un père diplomate, il grandit et étudie l’art et la littérature à Chicago, qu’il quitte au seuil des années 60 pour New York. Il s’y fait d’emblée remarquer en ouvrant un magasin – The Store, rempli de sculptures faites de bric et de broc qui se mêlent indifféremment à des objets courants et à des matériaux divers et variés. L’art, la vie, la marchandise au même rayon : l’idée n’est pas tant ironique (se défier de la société de consommation) qu’une manière presque duchampienne de déplacer l’espace de l’art et de sa création (la boutique est aussi son atelier). Les sculptures prennent par ailleurs comme modèle les objets de tous les jours et, de préférence, pas les plus reluisants, mais pas non plus les moins prisés : mégots de cigarette, lingerie ou hamburgers. Lesquels, entre les mains d’Oldenburg, ne sont jamais exactement fidèles à leurs modèles réels.

En modifiant exagérément leur taille, certes, mais aussi leur consistance, Oldenburg les fictionnalise eux et tout l’environnement dans lequel il les expose. C’est sa contribution à l’histoire de la sculpture, dont on attend traditionnellement qu’elle soit dure et stable. Qu’elle se tienne fièrement droite et bien en forme. Au contraire, celles d’Oldenburg, en plastique coloré, vont faire des plis, s’affaisser, se débiner. La sensualité dont l’artiste se fit fort tient à ça : à ce que certaines de ses pièces affichent leur mollesse, et donc aussi leur vulnérabilité. Dès 1969, le Moma de New York a perçu cette innovation majeure dans l’histoire de l’art, consacrant une rétrospective à l’artiste, dont la carrière n’avait depuis connu aucun temps mort. Mis à part quand même, celui du décès de sa femme et cocréatrice : depuis 2009, Oldenburg ne livra qu’un seul nouvel ensemble d’œuvres.

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10 boucles auto-protectrices dans une position légale (un record ?)
Tiepolo (détail)
Louise Bourgoin pompant Philippe Ramette
Le livre ci-dessus contient les images ci-dessous (Emmanuel Reuzé) – et les très bons textes (Jean-Luc Coudray) qui les accompagnent
Ceci nest pas un Charlemagne Palestine
Che vuoi? Beelzebuth
Lédition que jai lue – le taulier recommande !
Avant qu’on le salue comme l’un des auteurs du Nouvel Hollywood, à la sortie de Cinq pièces faciles, en 1970, Bob Rafelson avait déjà bouleversé la capitale du cinéma américain. Coauteur d’une géniale escroquerie musicale – la création des Monkees –, coproducteur d’Easy Rider, film qui réécrivit les règles de l’économie du cinéma, le mauvais garçon devenu producteur s’est ensuite mué en cinéaste. En quelques films, de Cinq pièces faciles au remake du Facteur sonne toujours deux fois, il a puissamment contribué à faire de Jack Nicholson le mâle alpha du cinéma américain. Au gré de sa filmographie, il a donné son premier vrai rôle à Arnold Schwarzenegger, permis à David Mamet d’écrire son premier scénario et à Jessica Lange de prouver qu’elle n’était pas seulement destinée à hurler entre les pattes de King Kong. Bob Rafelson est mort le 23 juillet, chez lui, à Aspen (Colorado), d’un cancer du poumon. Il avait 89 ans.

Bob Rafelson est né le 21 février 1933, à New York, dans une famille de la bourgeoisie juive. Son père est un chapelier prospère, son oncle, Samuel Raphaelson, l’un des scénaristes favoris d’Ernst Lubitsch, pour qui il a écrit The Shop Around the Corner (Rendez-vous) et Haute pègre. Adolescent, Bob Rafelson part sur les routes, en Arizona et au Mexique, avant de reprendre des études de philosophie à l’université de Dartmouth (New Hampshire). Après sa conscription, il est disc-jockey pour la station des forces d’occupations américaines au Japon et réussit à être traduit deux fois en cour martiale. A son retour à la vie civile, il travaille comme scénariste et éditeur de scripts pour la télévision, d’abord à New York puis à Los Angeles, où il rejoint la filiale télévision du studio Universal.

Après en être presque venu aux mains avec Lew Wasserman, le patron d’Universal, l’un des hommes les plus puissants d’Hollywood, Bob Rafelson trouve un emploi à Screen Gems, le département télévision de la Columbia. Il y fait la connaissance de Bert Schneider, lui aussi frustré par le conservatisme qui règne alors dans l’industrie américaine du divertissement. Dans son livre Le Nouvel Hollywood (Le Cherche-Midi, 2002), Peter Biskind rapporte une conversation que les deux hommes ont eue en 1965 : « Ce dont ce système a besoin, expliquait Rafelson, ce n’est pas de meilleurs réalisateurs [il était convaincu que ceux-ci étaient déjà à pied d’œuvre] mais de meilleurs producteurs prêts à donner aux cinéastes qui ont des idées les moyens de travailler à leur manière. » Rafelson et Schneider forment une compagnie, Raybert, qui devient bientôt BBS avec l’arrivée d’un troisième partenaire, Steve Blauner.


Profond cynisme

Malgré l’admiration de Rafelson pour la Nouvelle Vague française (qui se traduira plus tard par une contribution substantielle au budget de La Maman et la Putain, de Jean Eustache) et les Jeunes Gens en colère britanniques, le premier projet de BBS relève du plus profond cynisme. Frappés comme tout un chacun par le succès des Beatles, et en particulier de leurs films, les dirigeants de la nouvelle société font passer une annonce pour recruter quatre garçons qui tiendraient, dans une série télévisée, le rôle d’idoles des jeunes. Ainsi naissent les Monkees, en 1966. La série dure deux saisons, les chansons s’avèrent meilleures que prévues, le succès est immense, en matière d’audience comme de ventes de disques.

Pour Bob Rafelson, il est temps de tomber le masque : il entreprend de réaliser un long-métrage autour des Monkees. Head finit par sortir fin 1968, au grand désespoir de Columbia Pictures : le réalisateur et son coscénariste, Jack Nicholson, se sont employés à démolir systématiquement l’image de jeunes gens comme il faut des Monkees, le film est incohérent, marqué par l’usage intensif de psychotropes de ses créateurs, mais il reste un témoignage unique de la mutation de la culture américaine au milieu des années 1960.

Avec le trésor de guerre accumulé grâce à la série des Monkees, BBS peut financer, à hauteur de 360 000 dollars (environ 3 millions d’euros aujourd’hui) le projet de film de motards de leurs amis Peter Fonda et Dennis Hopper. Présenté à Cannes en 1969, Easy Rider est un extraordinaire succès public et reste à ce jour l’un des films les plus rentables de l’histoire du cinéma. Pendant que Bert Schneider s’implique de plus en plus dans les combats politiques du moment (le dernier film produit par BBS sera le documentaire pacifiste Hearts and Minds, en 1974), Bob Rafelson veut se consacrer à la réalisation.


Rigoureux et désespéré

Cinq pièces faciles, qui sort à l’automne 1970, reste l’une des plus belles œuvres de cette période du cinéma américain. Jack Nicholson y incarne un pianiste de concert qui a renoncé à son statut artistique et social – il est issu, comme le réalisateur, de la bonne société – pour travailler sur des plates-formes pétrolières en Californie. Rigoureux et désespéré, le film est un succès critique sur les deux rives de l’Atlantique et établit définitivement le statut de Jack Nicholson.

Les deux hommes se retrouvent en 1972 pour The King of Marvin Gardens, autre histoire de famille déchirée, avant que Rafelson ne s’essaie à la comédie avec Stay Hungry (1976), dont le récit est situé dans une salle de musculation et offre à Arnold Schwarzenegger et Sally Field leurs premiers rôles dramatiques sur grand écran. Le réalisateur retrouve ensuite Nicholson pour un remake du Facteur sonne toujours deux fois qui sort en 1981. Le roman de James M. Cain a déjà été adapté par Pierre Chenal, Lucchino Visconti et Tay Garnett. Le scénario est confié au dramaturge David Mamet, qui accentue la composante érotique du récit. Jessica Lange, dont la carrière prometteuse a été mise en danger par son apparition dans le King Kong, de John Guillermin, trouve là l’occasion d’affirmer son talent de tragédienne et le film reste le dernier succès de Bob Rafelson.

Celui-ci tourne peu. Son caractère ne s’est pas apaisé, et il a été renvoyé du tournage de Brubaker, le drame carcéral produit par Robert Redford, en 1980. Sept ans plus tard, Veuve noire, thriller pervers, offre un beau rôle à Debra Winger, pendant que sa tentative de biographie de l’explorateur Sir Richard Burton (Aux sources du Nil, 1990) n’emporte pas l’adhésion.

Il réalise encore une comédie romantique, Man Trouble (1992), et deux films noirs, Blood and Wine, avec Jack Nicholson (1996), et Sans motif apparent, avec Samuel L. Jackson (2002). De toutes ses œuvres postérieures au Facteur, la plus vue aura été finalement le clip d’All Night Long, la chanson de Lionel Richie, qu’il a réalisé en 1983. Du rock préfabriqué à la soul synthétique, il y a là une ironie qui l’aurait sans doute amusé.

Bob Rafelson en quelques dates

21 février 1933 Naissance à New York
1965 Cocrée le groupe pop-rock The Monkees
1968 Réalise Head
1969 Coproduit Easy Rider
1970 Réalise Cinq pièces faciles
23 juillet 2022 Mort à Aspen dans le Colorado


Le facteur sonne toujours deux fois, de Bob Rafelson

Par Jacques Siclier

Publié le 01 septembre 1981 dans le Monde

Étrange destin que celui du roman de James Cain (son premier), publié en 1934. Il remporta un grand succès et ne fut pourtant porté à l'écran, aux États-Unis, qu'en 1946, sous son titre original (réalisateur : Tay Garnett). Or il avait, entretemps, inspiré un film français de Pierre Chenal, le Dernier Tournant (1939), et un film italien de Luchino Visconti, Ossessionne (1942). La version Tay Garnett, avec John Garfield et Lana Turner (revue récemment à la télévision), est fidèle au style sec, dur, elliptique de James Cain, au thème de la femme maléfique causant le malheur d'un homme faible, mais elle se rattache au courant du " film noir ", fort en vogue à Hollywood dans les années 40.

Bob Rafelson, lui, a recréé, socialement, l'époque où le roman fut écrit, l'Amérique de la dépression et des coureurs de route cherchant un travail, un port d'attache même provisoire. C'est ainsi que Frank Chambers (Jack Nicholson), traînant la poussière de ses souliers et sa misère, échoue dans une station-service tenu par un Grec, Nick Papadakis (John Colicos), dont la femme Cora (Jessica Lange), trop jeune et trop belle, va être, pour lui, le piège de la fatalité. On reconnaît tout de suite l'histoire, mais le code de la pudeur ayant été, depuis pas mal de temps, renvoyé aux vieilles lunes, Rafelson a pu montrer avec un naturalisme sans fard le déchaînement de sexualité qui pousse Frank à renverser Cora sur la table de la cuisine, cette étreinte charnelle bestiale qui définit leurs rapports de possession réciproque. Lié à Cora par les sens, Frank va souhaiter, comme elle, la disparition du mari encombrant.


La seule raison de ce " remake" pourrait bien être la vérité violente de cette passion charnelle qui rend les amants criminels. Car, par la suite, après l'accident provoqué, la mort de Nick et le procès truqué par un avocat véreux, Bob Rafelson se détache de l'univers de James Cain, fait disparaître l'idée de fatalité et transforme complètement le personnage de Cora. De la garce déterminée, il fait une femme à la psychologie complexe, une amoureuse pathétique. On voit reparaître alors le cinéaste de l'intimisme douloureux, de l'absurdité des vies ratées, l'auteur de Cinq pièces faciles, The King of Marvin Gardens et Stay Hungry. Cela ne colle plus, il y a une trop grande disparité entre les deux parties du film. La composition de Jessica Lange subtile, originale, émouvante, change la perspective du roman noir. L'actrice semble jouer une autre histoire intéressant davantage le réalisateur. Jack Nicholson, interprète favori de Bob Rafelson, qui avait su le maîtriser, fait ici tout ce qu'il peut, jusqu'au cabotinage, pour ne pas être dépassé par sa partenaire.
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Enquête Libé
Les bons filons du « sculpteur des stars » Richard Orlinski

A Paris à proximité des palaces, à Courchevel le long des pistes, à Venise en pleine Biennale… l’autoproclamé «artiste français le plus vendu au monde» a réussi grâce à des astuces de businessman bien rodées et des petits arrangements à imposer ses animaux laqués partout, au nez et à la barbe d’un monde de l’art contemporain qu’il décrie mais dont il joue.

par Claire Moulène pour Libération
publié le 15 juillet 2022 

Depuis quelques semaines, de nombreux touristes se seront probablement retrouvés nez à nez avec le viril gorille de 5 mètres de haut installé place de la Concorde à Paris, à un jet de pierre de l’Elysée. Tout de laque rouge vêtu, à la tête d’une mini-meute trop rutilante pour être sauvage, le «Wild Kong» du sculpteur Richard Orlinski est de retour dans la capitale, quelques mois seulement après avoir paradé avenue des Champs-Elysées, et un an pile après avoir porté haut les couleurs de la France à l’occasion de l’Euro de football.

Lors de la dernière Biennale d’art contemporain de Venise, c’est à l’entrée des Giardini, où se tient la manifestation officielle, que le zoo d’Orlinski a fait escale en avril, à l’occasion des journées professionnelles. Il y restera jusqu’en novembre, épousant ainsi à 100 % le calendrier de ce rendez-vous international incontournable sans jamais y avoir été invité. Les professionnels venus du monde entier ont ainsi pique-niqué, sans trop y prêter attention, au milieu de ces treize sculptures qui recyclent les codes et les techniques de l’art contemporain tout en l’asséchant de tout contenu. Les 500 000 visiteurs attendus cette année, et pas forcément venus pour ça, ont de quoi se réjouir…

«Il s’agit d’une ruse»

Mais avant de se pencher sur ce qu’Orlinski fait à l’art, et à ceux qui le regardent, demandons-nous d’abord ce qui lui vaut de bénéficier si régulièrement d’une visibilité sans équivalent dans les rues de la capitale et ailleurs, visibilité qui, on s’en doute, n’est pas sans conséquence sur la cote et donc le prix de vente de ses œuvres. Et comment il réussit, entre autres tours de force, à s’imposer comme primi piatti de la plus prestigieuse biennale d’art contemporain au monde. En clair, qui orchestre et qui valide les OPA dans l’espace public de ce sculpteur qui n’apparaît dans aucune collection publique, n’a jamais fait l’objet d’une invitation dans l’une ou l’autre des institutions qui maillent l’écosystème pourtant dense de l’art contemporain (musées, centres d’art, fondations, presse spécialisée etc.), mais réussit régulièrement à se placer dans les à-côtés des grandes manifestations artistiques type Biennale de Venise, Fiac, Art Basel, Festival de Cannes ?

«L’espace public d’exposition n’est pas réservé à certains artistes mais appartient à tous, nous rappelle gentiment l’attachée de presse de Richard Orlinski. Ce mode d’exposition, sollicité et apprécié notamment par les collectivités publiques, correspond pleinement à la philosophie de l’artiste qui souhaite partager son art avec le plus grand nombre.» Mais du côté de la mairie de Paris, l’explication est un peu moins fluide. On se renvoie la balle d’un service à l’autre et l’on plaide volontiers les «méandres de l’administration parisienne». La question était pourtant simple : qui a autorisé l’installation du Kong rouge XXL de Richard Orlinski avenue des Champs-Elysées l’hiver dernier, ou place de la Concorde ces derniers jours ? En réalité, le processus est à peu près toujours le même : la demande est portée par des associations de commerçants de luxe, tels le Comité George V ou le Comité du Faubourg Saint-Honoré. Après enquête, qui nous a conduite du bureau des arts visuels au cabinet de l’élue à la culture, nous avons fini par comprendre que c’était la direction de la communication de la mairie de Paris qui, de concert avec la préfecture, rendait les avis favorables pour ce type d’«exposition temporaire». Pour une exposition limitée à un mois, pas besoin de passer devant la commission composée de représentants de la ville et d’experts du monde de l’art – celle-ci, portée par Carine Rolland, Laurence Patrice et Karen Taieb, est réservée aux œuvres pérennes. Pour les expositions temporaires, tout un chacun, précise-t-on à la mairie, peut formuler une demande, moyennant une redevance («dont les tarifs dépendent de la classification des voies», en clair, c’est plus cher sur les sites prestigieux). Soit, à la louche, pour la dernière présentation des trois œuvres d’Orlinski dans le quartier de la Concorde, dont chacune occuperait un périmètre d’environ 3 m², une exposition estimée aux alentours de 1 728 euros si l’on s’en tient au tarif le plus haut de 6,40 euros par jour et par m². Remarquons au passage que l’exposition, initialement annoncée jusqu’au 18 juillet, s’est finalement arrêtée le 9 juillet, soit un mois pile après la date de son vernissage, ce qui permet rétroactivement de sauter par-dessus la case commission. «Il s’agit d’une ruse, analyse un agent de la mairie de Paris. Orlinski n’est pas hors des clous, disons plutôt qu’il joue avec le système.»
(...)
Élisa, née un 15 juillet, envolée en novembre 2018
(merci à Jean pour la photo)
Au Brussels, en juillet – cette photo me touche (beaucoup trop)
On salue Monica – tous ces dos me plaisent
Quelques images en provenance des dictatures (Afghanistan, Russie)
Ci-dessous « Il Giardino di Daniel Spoerri » où Cécile et Sergio ont passé quelques nuits




























































































 
















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