Samedi, c'est Shaw
Le taulier et sa meuf étaient à Anvers samedi – pour le soleil, pour Jim Shaw chez MUHKA, pour Jos Verheyen, James Ensor et Jean Fouquet chez KMSKA – pour le plaisir (de voir boulistes et pétanqueurs).
Ci-dessus, le jeu de mots du jour – coudre et recoudre le monde, en découdre (le programme de tout artiste ? Le taulier commence fort)
Dans cette main, Raquel Welch – je dirai plus tard son rapport intéressant avec cette expo (et les cheveux)
Une allusion sexuelle, ci-dessus ? Je crois, oui !
Ce formidable “Ass Burger” revient souvent !
Beaucoup d’études “de cheveux” dans l’expo. Je me demande soudain si ces derniers ne sont pas propices aux métaphores évoquant la toile – tissée –, ou l’enchevêtrement, les ondulations et les différentes formes de la matière en général. Bref, autant d’avatars de la ligne.
Beaucoup d’études “de cheveux” dans l’expo. Je me demande soudain si ces derniers ne sont pas propices aux métaphores évoquant la toile – tissée –, ou l’enchevêtrement, les ondulations et les différentes formes de la matière en général. Bref, autant d’avatars de la ligne.
On pense aussi au chignon de Vertigo, bien sûr.
Cheveux façon maille (l’œuvre définitive est visible plus loin)
Tous les dessins qui ouvrent cette page viennent des tables ci-dessus (les reflets aussi !-)
Les séries ci-dessous sont (bien) expliquées dans les cartels
Ces travaux me font penser à des artistes comme Richard Prince ou Pettibon. Que du bon !-)
Évoquer le Laocoon avec un aspirateur – ça me donne la chair de poule ! Quelle merveilleuse idée ! On pense aussi aux Vacuum Cleaners de Jeff Koons, évidemment – mais utilisés par ce dernier dans une tout autre perspective (illustrer l’obsession américaine pour le « propre », l’hygyène post-pop, le savon, les produits d’entretien, la cosmétique – cacher la laideur du monde).
Shaw a rassemblé ici une partie de sa collection de « croûtes » achetées entre 10 et 35 dollars sur des marchés. Cette pratique est commune à beaucoup d’artistes – je crois que la série des « Fabiola » de Francis Alÿs illustre aussi ce mouvement.
J’ai « prélevé » des images de damiers en hommage au formidable tournoi des Candidats qui a lieu en ce moment et qui me tient éveillé toutes les nuits jusqu’à pas d’heures (ce sont des parties d’échecs de très haut niveau, elles se tiennent au Canada à Toronto : décalage horreur total, comme on dit – avec transmission qui bugue parfois).
Mais trève de digressions, on continue à Anvers.
La Dame noire menace-t-elle le Roi blanc (ou le contraire) ?
Un autre damier – en drapeau – façon « Michel Vaillant »
Encore de beaux nombres – lesquels je traque aussi (pour illustrer parfois ce blog quand il parle de maths – comme ici)
« Le canard mange le limaçon » (?!)
(mystères de l’inspiration)
(correction du mercredi 17 avril : ma sœur Cath me signale que ce n’est pas un limaçon mais les limaces – tirées d’une litho de Georges Redon, ci-dessous)
Ces collections sont toujours fascinantes – on se perd en conjectures sur les artistes, les mobiles, les sujets, les matériaux... tout en essayant de comprendre la logique de l’accrochage dû à Shaw : est-il thématique ? Purement graphique ? Une célébration/dénonciation de l’accumulation ?
Après le dessin préparatoire vu plus haut, voici l’œuvre terminée « en flots de cheveux » ci-dessous. Le taulier en pince (à cheveux) de la mort.
Un travail sur le pain/peint, ci-dessous – lequel parallèle je collectionne, comme vous savezToujours des poils (de pinceau ?) et de l’encre (de poulpe – pour écrire et commenter ?-)
Ceci vous fait-il songer aux sublimes “paysages anthropomorphes” visibles à Bruxelles aux Musées royaux des beaux-arts ?
On continue à se frayer un passage dans la foule...
On écarte des rideaux pour se rendre dans une grande salle obscure. Il y a trois écrans où se projette une immense fresque horizontale. Elle défile de droite à gauche et j’y passerais bien la journée – tellement il y a d’images qui jouent les unes avec les autres en de subtils glissandos.
Comme on ne se refait pas (et que la “surinterprétation est une forme de créativité”) l’installation ci-dessus a immédiatement renvoyé le taulier à la Madonna del Parto de Piero della Francesca (hello Pasc !-)
Peut-être que la fascination des artistes pour les cheveux vient de ce que ces derniers continueraient à pousser après la mort (comme les dents et les ongles) ?
Les cartels expliquent tout
Le catalogue est quand même à 69,95 euros...
... et l’entrée du KMSKA est à 20 euros (nous y passerons la fin de la journée – avec Jean Fouquet, Jef Verheyen, James Ensor, Ann Vé et quelques autres. Anvers serait-elle réservée aux riches ?)
La suite ici.
Avec Agnès, bien sûr
Avec Agnès, bien sûr
(Question pour les érudits : qu’indique l’index de la main gauche du poupon ?)
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