Beaubourg toujours (Sachlichkeit, Sander, Trouvé, Ware, Lempert)
Bravo Sasha, quelle bonne idée ! (ça me rappelle Robert Filliou qui souhaitait que l’Allemagne et la France s’échangent leurs monuments aux morts !-)
Robert Filliou, COMMEMOR, montages photographiques, 1970
En juillet 1970, à l’occasion d’une exposition à Aix-la-Chapelle, Robert Filliou propose dans le cadre de sa « Contribution à l’art de la paix » un échange de monuments aux morts entre des pays autrefois ennemis. Le biographe Pierre Tilman nous informe que Filliou pensait ce projet réalisable : « Il rêvait d’hélicoptères qui auraient transporté les monuments d’un pays à l’autre, volant par dessus les frontières, soulevant les fantômes de la mort et de la haine pour un échange de vie entre gens d’aujourd’hui » (Pierre Tilman, Robert Filliou. Nationalité poète, Les Presses du réel, Dijon, 2006)
« PROCLAMATION D’INTENTION
En vue de :
- sceller par un seul acte puissant la réconciliation européenne
- créer un précédent qui s’étendra un jour à tous les continents
- honorer véritablement la mémoire des victimes des Guerres Mondiales du XXe siècle
- rappeler aux générations futures la futilité et l’obscénité meurtrière de tous les nationalismes
- accomplir le jumelage définitif villes d’Europe et de ses villages
- transformer le style pompier et revanchard que nous a légué l’histoire en une expression neuve et généreuse de notre destin
IL EST SOLENNELLEMENT PROPOSÉ AUX PEUPLES EUROPÉENS D’ÉCHANGER LEURS MONUMENTS AUX MORTS RESPECTIFS
À cet effet, la création d’une COMmission Mixte d’Échange de Monuments aux Morts (COMMEMOR) est suggérée, dont les activités s’accompagneront d’un recueillement sobre et de nobles réjouissances
QUANT AUX PAYS QUI, DE NOS JOURS, SONGENT À LA GUERRE, ILS POURRAIENT ÉCHANGER LEURS MONUMENTS AUX MORTS AVANT ET AU LIEU DE SE LA FAIRE [...] »
(Un hommage perso à mes potes Bernard, Daniel, Jacques et Rodrigo)
August Sander décortiqué
(ma photo perso avec reflet – puis une illu bien meilleure prise sur Internet)
Je ne rate pas les peintures de photos de boîtes de couleur, bien sûr...
Petit-déjeuner bien frontal comme on les aime
... mises en abyme, toujours
« Persona froide », quel beau titre !
... froide jusqu’à l'oblitération...
August Sander photographie beaucoup d’artistes, lesquels il épingle comme des papillons. Son point de vue sur les gens, les métiers, les « types humains » est tout de même étrange (voir le texte ci-dessous, reprenant un extrait d’une conférence radio – lire aussi ici le point de vue intéressant de Lunettes rouges)...
Ci-dessus, photographie d’une photographe,
et ci-dessous un carré blanc qui isole le groupe central sans cacher les coulisses de la prise de vue – le taulier apprécie, ça lui rappelle ses études à l’Insas...
J’ai poursuivi ce gars jusqu’à obtenir cette photo (que j’aime plus que bien)
... photo d’une peinture représentant un sculpteur (se sculptant)
L’image est neutre – mais son intitulé (ci-dessous) une merveille (et puis ce nom, Radziwill, entendu pour la première fois quand j’étais gamin à l’occasion de la mort de J. F. Kennedy)
Les blouses blanches qui saturent l’image comme autant de toiles brutes (à travailler) sont fascinantes (y a-t-il dix figures humaines ci-dessus ?-)
Je ne connaissais pas Fritz Kahn – il me plaît, le gaillard, je ne l’oublierai pas de sitôt (quelques images ci-dessous, tirées de son site)
Dès que les peintres mettent en scène des fils, des fileuses, des toiles, de grands draps blancs... j’y vois une métaphore de l’art de peindre.
Un beau X, ci-dessus, qui pourrait illustrer un alphabet (des « choses refusées » par exemple)
... autoportrait dont voici quelques détails (ne renvoient-il pas également à l’art de peindre ? Surtout le traitement différent des deux blancs – celui de la chemise et celui de la peau du modèle ?)
Un jeu avec l’ombre de mon iPhone
Début d’une section « féminicides » (et pendaisons) ?
La jeune modèle est Speedy (Elisabeth) Schlichter, la femme de l’artiste (il est à ses pieds – Rudolf était par ailleurs un fétichiste de l’escarpin qui brille)
Une autre version (même robe, autres chaussures)
Sander est moins gore (ci-dessous) ; il est étrange que les photos d’aveugles suivent les pendaisons et les mutilations dans le parcours de l’expo
Beau titre de Sander (le « 43 » est le numéro donné par le photographe à sa série, pas le nombre d’hommes qui sont venus à sa porte – quoique...)
Cartel parfait
Fin du parcours – on en voit le début à travers une grande baie vitrée
On voit et lit ceci sur le dernier mur avant le tourniquet de sortie :
La maison vénère depuis longtemps les films d’Omer Fast ; elle se réjouissait de voir celui-ci (qu’elle ne connaît pas) sans bien comprendre pourquoi il fallait changer de musée.
L’explication vint trop tard...
(à trouver au bout de ce lien)
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Nous passons à la BPI voir la mini-expo consacrée à Chris Ware – c’est topissime, dommage qu’aucune de ses figurines ne soit à vendre !
Chris Ware a tout de même une tête et des attitudes de tueur en série. Une telle méticulosité ne peut être que l’œuvre d’un dangereux maniaque. Et en plus il parle à l’envers !
Quelques onomatopées (?) envoyées illico à Cécile
Potato Guy alone
Quel génie ! Longue vie !
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Nous avons vu et apprécié aussi Tatiana Trouvé et Jochen Lempert – mais rien photographié...
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