Scruggs, Bodegon, McKinniss, Lamas, Kahn, Selfies, Tata, Willem
Météo du jour
____________________12 janvier 2019, 18:40
Vu le « Buster Scruggs » des Coen et bien ri ! On termine la recension par une capture d'écran du site Allociné avec une ligne d'avis à l'orthographe boudinée...
« La Ballade de Buster Scruggs » : l’Ouest, terrain de jeu des frères Coen
Netflix diffuse le western en six parties de Joel et Ethan Coen, avec Tim Blake Nelson en cow-boy chantant, James Franco, Liam Neeson, Tom Waits et Zoe Kazan.
Par Thomas Sotinel pour Le Monde, publié le 16 novembre 2018
Résumé des épisodes précédents : après avoir quitté leur Minnesota natal, Joel et Ethan Coen sont devenus de grands maîtres du cinéma mondial. Entre 1984 (Sang pour sang) et 2013 (Inside Llewyn Davis), ils ont acquis le statut de grands maîtres du cinéma mondial sans renoncer à en être les enfants terribles. Depuis, un long-métrage seulement – Ave César ! (2016) –, qui n’a rien ajouté à leur réputation. Une série aussi, qui s’est faite sans eux, à partir de l’un de leurs plus grands succès, Fargo, et les a fait connaître à une autre génération, un autre public. La fortune de ce remake sans fin est sans doute pour quelque chose dans le retournement de veste des frères Coen, qui professaient leur désintérêt pour le format épisodique. Début 2017, ils annonçaient la mise en chantier d’une série de westerns destinée au petit écran, projet qui fut acquis par Netflix quelques mois plus tard. À l’été 2018, on apprenait que les six épisodes d’une heure annoncés étaient devenus un film à sketches, qui serait présenté au Festival de Venise et diffusé sur la plate-forme de streaming.
Noir, désespéré et sardonique
On ne peut s’empêcher de discerner les traces de cette genèse hésitante dans l’enchaînement des histoires qui composent La Ballade de Buster Scruggs : on y trouve de vrais courts-métrages, l’esquisse d’un long-métrage et quelques idées qui paraissaient assez bonnes pour être mises en scène et se révèlent finalement trop légères pour un faire un film, court ou long. Et comme on est sur le territoire des Coen, le ciment qui tient l’édifice est noir, désespéré et sardonique.
Le premier segment, qui donne son titre au film, repose sur une idée unique : un cow-boy chantant, vêtu de blanc (Tim Blake Nelson, d’abord amusant, puis terrifiant), inspiré de Roy Rogers, se retrouve précipité dans l’univers de Sergio Leone. L’entrain avec lequel Buster Scruggs dépêche ses adversaires dans l’au-delà, la précision du pastiche (trognes barbues, cuirs puants, taudis de bois…) emportent le morceau en quelques minutes.
Dans la même catégorie – les courts-métrages – coexistent une vignette morbide intitulée Meal Ticket dans laquelle Liam Neeson, imprésario désargenté, promène un comédien infirme de camp de mineurs en ville-champignon, et le dernier sketch de l’ensemble, The Mortal Remains, qui emmène les passagers d’une diligence du côté de la littérature et du cinéma gothiques.
Comme ceux-ci communiquent à chaque plan leur culture encyclopédique du western et leur amour des modèles qu’ils moquent, on a à peine le temps de leur en vouloir de ne pas avoir respecté l’énoncé, d’avoir livré un carnet d’esquisses à la place de l’anthologie qu’on attendait.
Une femme forte et drôle
Reste le cas du cinquième segment de cette Ballade, The Gal Who Got Rattled, un western à grand spectacle qui emmène Alice Longabaugh (Zoe Kazan) à travers la prairie sur la piste de l’Oregon. Elle a entrepris la traversée du continent avec son frère (et non pas son époux, contrairement à ce qu’indiquait une précédente version), qui ne résiste pas aux rigueurs du voyage. Elle doit mener son chariot et préparer son arrivée dans le Nord-Ouest, décider de rester célibataire ou céder aux avances de l’adjoint au chef de convoi.
En quelques plans, Zoe Kazan impose la figure d’une femme que rien n’a préparée à prendre les décisions réservées de coutume aux hommes. Elle est forte et drôle, on passerait des centaines de miles en sa compagnie, autour d’elle les personnages secondaires sont nettement dessinés. De toutes les créatures étranges ou pathétiques qui peuplent le Far West de Joel et Ethan Coen, c’est à Alice Longabaugh que l’on souhaite le meilleur sort. Échappera-t-elle au cynisme désinvolte avec lequel les frères ont traité ses congénères des autres segments ?
Thomas Sotinel
____________________Allociné :
12 janvier 2019, 19:30
12 janvier 2019, 21:15
Le samedi, c'est galerie : Almine Rech, Meessen De Clercq, Hufkens, Keitelman — puis déjeuner au Grizzly sous la pluie :
Chez MSSNDCLRCQ c'est d'abord selfie-time !
... puis Nicolas Lamas
... souvenirs que cette boîte de papier Ilford, ouverte ici par l'artiste et remplie d'un bloc de marbre. Noir, bien sûr...
Ce travail présente un petit côté autoréférent bienvenu : à droite, un caméscope dépouillé de tout ce qui ne sert pas ; à gauche et en vrac, justement, ces rebuts ; et dans l'écran (qui aurait pu être désossé lui aussi) l'image de l'un par l'autre, en direct (on peut zoomer si on veut, le bouton-bascule fonctionne toujours, sous l'objectif, à droite).
On se faufile entre les gouttes pour jeter un œil à côté – Wyatt Kahn est intéressant (je n'ai gardé ici que les travaux blancs) :
Encore un selfie-fantôme chez Hufkens :
Chez Keitelman, le «Kissing Circles / Casablanca Circles » ci-dessous de Mounir Fatmi est proposé à moins de 8000 euros (édition 2/5) ; il fait partie d'une série (retrouvée grâce à Google) :
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12 janvier 2019, 22:15
Après le déj au Grizzly, ce fut Peinture fraîche – et son sous-sol pour mater les passants :
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12 janvier 2019, 22:22
Sinon Magnus Carlsen à annulé (avec les Noirs) contre Ding Liren au tournoi des Hauts-fourneaux (pardon – Tatasteelchess), Willem est toujours génial, De Minaur a battu Seppi en finale à Sydney ce matin (pour nous), l'Australian Open commence dans quelques heures (sans Andy Murray malheureusement) et ce mat en 2 coups (par Blanc) m'a résisté 5 minutes :
Blanc mate en deux coups (solution dans le fichier suivant)
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12 janvier 2019, 22:40
On prend congé avec le Chevillard du jour :
Qu’on le veuille ou non, le loup joue dans la nature un rôle primordial de régulateur et c’est bien grâce à sa saine gestion des populations que les bergères n’ont pas proliféré catastrophiquement dans les alpages, piétinant avec leurs gros sabots les jeunes pousses de conifères et le trop rare edelweiss.
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