Deux Anvers 1 KMSKA
Une sculpture de Jean-Paul Laenen – nous avions apprécié aussi celle qui est présente dans la maison de Jules Lismonde
Artiste d’exception, Ensor, peintre et graveur belge, atteint la pleine maîtrise de ses moyens dès l’âge de vingt ans, mais sa prodigieuse imagination créatrice semble se tarir avant le tournant du XXe siècle. On a comparé sa carrière à un film montrant à l’accéléré près d’un demi-siècle de peinture, allant du naturalisme à l’expressionnisme et au surréalisme en passant par l’impressionnisme, le symbolisme et le fauvisme. On ne peut donc associer son nom à un style pictural défini ; il les transcende tous. Il n’a pas davantage élaboré de théorie artistique, mais a assimilé, en se jouant de leurs limites, toutes celles qui se sont succédé. Méconnu pendant ses années de génie, il fut fêté dans sa vieillesse, alors qu’il ne faisait que se survivre. Bien qu’il n’ait pas formé d’élève, tous les peintres belges contemporains se reconnaissent une dette à son égard. Son influence fut très grande dans les pays germaniques et nordiques ainsi qu’aux États-Unis. Il fut le « précurseur » de nombreux peintres : Frits Van den Berghe et Alechinsky, Nolde, Heckel, Grosz, Kubin, Klee, Jorn... Peintre des masques et des squelettes, individu solitaire, tourmenté par ses démons, il incarne l’inquiétude moderne, l’esprit de provocation, le conflit entre l’artiste et la société. Ses incursions dans le fantastique, sa fuite hors du réel touchent la sensibilité contemporaine plus que l’évasion d’un Gauguin vers un Éden mythique. Psychologues et psychanalystes se penchent sur le mystère de son brusque déclin, tandis que le message de ses jeunes années prend une signification universelle.
Ensor et son temps
James Sydney Ensor est né à Ostende d’une mère flamande et d’un père anglais qui, grand bourgeois cultivé, finit par devenir un raté. Sa famille tint longtemps une boutique de coquillages, d’objets exotiques et de souvenirs, qu’Ensor conserva plus tard en tant que décor insolite et chargé de sens. Il vécut « rivé à la mer », subjugué par sa lumière changeante. Ses débuts furent brillants mais très discutés. Dès 1881, il expose à Bruxelles qui devenait alors un centre artistique et littéraire très ouvert aux apports nouveaux. En 1884, il compte parmi les fondateurs du « groupe des XX », cercle d’avant-garde qui allait exposer Seurat, Gauguin, Van Gogh et Cézanne. À maintes reprises, les œuvres d’Ensor font l’objet d’attaques violentes. Cette même élite intellectuelle, qui prône l’audace et la liberté, condamne le mélange de bouffonnerie et de cauchemar qui caractérise le génie d’Ensor, mélange dont il n’existe d’équivalent que chez Goya. L’influence des néo-impressionnistes français sur la peinture belge le rejette dans l’isolement pendant plusieurs années. Ensor se révèle alors anxieux, irascible, agressif. Cependant Verhaeren et Edmond Picard, le poète Grégoire Le Roy, l’écrivain Eugène Demolder le défendent avec lucidité, et, en 1899, un numéro spécial de la revue française La Plume lui est consacré. Des visiteurs étrangers trouvent le chemin de sa maison. Après la Première Guerre mondiale, des mécènes anversois mènent campagne en sa faveur et créent une salle Ensor au musée d’Anvers, qui possède aujourd’hui plus d’une quarantaine de ses peintures. Le succès vient lentement et puis, brusquement, c’est la gloire. En 1929, Ensor est élevé à la baronnie. Vieillard choyé, « doré sur tranche », goguenard, il dissimule, sous les feux d’artifice de ses discours, les lézardes de son génie. L’une de ses phrases à l’emporte-pièce est souvent citée : « Les suffisances matamoresques appellent la finale crevaison grenouillère. »
Du naturalisme au surréalisme
On a coutume de diviser l’œuvre de jeunesse en une période sombre ou réaliste (1879-1882) et une période claire, évoluant vers un irréalisme fantasque qui connut son apogée de 1887 à 1893. À vrai dire, les périodes et les manières se chevauchent. Pendant quelques années, après avoir quitté l’Académie de Bruxelles où il a passé trois ans, il peint effectivement des pêcheurs aux formes solides, il traite les natures mortes au couteau à palette, prestement, en une pâte grasse chère aux maîtres flamands du XIXe siècle. Mais, parfois, les tons purs s’opposent hardiment, et bientôt les objets seront choisis en fonction de leurs couleurs claires, de leurs formes chantournées. Les coquillages et les porcelaines chinoises seront les plus aimés. Des années d’Académie datent déjà des scènes bibliques, influencées par Rembrandt et touchées par le fantastique. Turner et Goya lui ouvrent ensuite des voies divergentes. La Coloriste (1880), La Mangeuse d’huîtres (1883) sont des tableaux clairs. Les intérieurs bourgeois, comme La Musique russe (1880) et l’Après-midi à Ostende (1881), mêlent l’ombre à la clarté, réduisant les éléments à une unité atmosphérique que Paul Fierens considère comme essentiellement et spécifiquement impressionniste. Cependant, peu à peu, et surtout à partir de 1886, la lumière, qui avait été l’auxiliaire objectif de la réalité, devient la substance de l’œuvre. Absorbant les contours, effaçant toute frontière entre la vie et le rêve, elle se fait l’instrument d’une subjectivité exacerbée, différant par là de la lumière des peintres contemporains français. On dira d’Ensor qu’il pousse l’impressionnisme jusqu’au tachisme. La Chute des anges rebelles (1889), La Tentation de saint Antoine (1887) sont en effet tachistes et plus que fauves. Puis la ligne s’insère de nouveau dans la couleur, une ligne sinueuse, tantôt serpentant en arabesques qui procèdent de motifs chinois et japonais mais annoncent l’Art nouveau, tantôt brisée et saccadée, tantôt bouclée. Un certain nombre de tableaux semblent avoir été retravaillés après leur première exécution et les additions y introduisent des éléments fantastiques. Enfin, dans son âge mûr, Ensor a répété ses œuvres de jeunesse, mais sa main est devenue lourde et les effets sont forcés. Subsiste toutefois une fraîcheur de palette tantôt nacrée, tantôt acide et provocante.
Les thèmes
C’est dans le contexte du symbolisme que se comprennent le mieux les grands thèmes ensoriens : le masque, le Christ, le squelette, l’autoportrait ; mais leur portée dépasse les limites historiques d’un mouvement littéraire et artistique tout en adhérant étroitement à la subjectivité de l’artiste. Éros – les problèmes sexuels d’Ensor – et Thanatos – la terreur et la fascination de la mort dont Ensor est la proie – imprègnent tout l’œuvre. Le masque, d’abord ornement, ne tarde pas à devenir humain. Être dérisoire et terrifiant, il modifie les limites de l’individu et fait régner l’ambiguïté. Des Masques scandalisés (1883) aux Masques singuliers (1891), en passant par l’Étonnement du masque Wouse (1889), La Vieille aux masques et le Peintre entouré de masques, on en vient aux masques de chair des Péchés capitaux et des Bons Juges. Un tournant psychologique capital est indiqué dans une série de dessins, Les Auréoles du Christ ou les Sensibilités de la lumière (1885-1886). La figure mythique du Christ correspond au moi idéal ensorien. L’Entrée du Christ à Jérusalem (dessin) mène à L’Entrée du Christ à Bruxelles (1888), l’œuvre la plus retentissante d’Ensor, bouffonnerie ubuesque, mais aussi allégorie symboliste et manifeste de la peinture moderne. Quant aux squelettes, qui trahissent l’obsession de la mort, ils se mêlent aux masques, ils se font démons pour tourmenter le Crucifié, ils se juxtaposent aux autoportraits, mais ils sont aussi des parias misérables autour d’un poêle éteint (Squelettes voulant se chauffer autour d’un poêle, 1889). Les sujets satiriques et fantaisistes sont également légion. Des tableaux charges s’en prennent aux critiques d’art, aux médecins, aux gendarmes, avec une hargne grossière, presque triviale. En vieillissant, Ensor sera tenté par le théâtre et composera la musique, les costumes et les décors d’un opéra-ballet, La Gamme d’amour. Tout au long de sa vie, il fut aussi paysagiste, peintre de la mer et des dunes. Paradoxalement, ses plus beaux paysages luministes sont des eaux-fortes. Son œuvre gravé compte d’ailleurs cent trente-trois planches, à propos desquelles on peut évoquer Callot et Goya. [Francine-Claire LEGRAND, « ENSOR JAMES - (1860-1949) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 27 novembre 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/james-ensor/]
Texte et photos de Didier Ryckner,
fondateur de la Tribune de l’Art
(...)
[La scène est à trois personnages. Le chef et deux collaborateurs. Évidemment, cela va sans dire, cette petite pièce est une pure invention. En revanche, le résultat est exactement ce qui y est décidé, comme le démontrent nos photos.]
A : Bon, je propose que nous
commencions. Quelle est l’idée générale ?
B : Si on n’exposait que peu de
tableaux ? On a des très beaux murs, ce serait dommage de les cacher (ill.
8). Et puis il faut penser au public. Il ne faut pas l’ennuyer avec
toutes ces œuvres. C’est notre responsabilité de lui plaire et de lui donner
envie de revenir.
C : Euh, mais c’est tout de même le
rôle du musée de montrer des œuvres non ? Et puis on a augmenté la surface
d’exposition de 40%...
A : Ne soyez pas réactionnaire, je
vous en prie. Non, il a totalement raison. Il faut être inclusif et ne pas
rebuter ceux qui ne s’intéressent pas aux tableaux. Ils ont droit aussi de
visiter le musée. L’augmentation des surfaces, c’est pour aérer, pour rendre la
visite plus agréable...
B : Et si on faisait un espace de
réalité virtuelle ? En plus, ça plait aux jeunes la réalité virtuelle. Ils
vont se précipiter…
A : Excellente idée ! On va
réquisitionner une salle pour installer des casques, et on leur montrera
l’atelier d’un peintre au XVIIe siècle (ill. 9). C’est culturel non ?
du Musée des Beaux-Arts d’Anvers
C : Euh, toute une salle pour
quelques casques ?
A : Ah ne nous cassez pas les pieds.
On mettra des jolis dessins sur les murs… Mais ça fait encore trop de salles.
Même en accrochant large, c’est trop grand.
B : Et si on faisait des projections
sur les murs de détails de tableaux de la collection (ill.
10 et 11) ? En France, ça plaît beaucoup ! L’atelier des Lumières fait un tabac avec ce
concept. Et on rajouterait de la musique aussi. Comme eux. Mais avec nos
œuvres. C’est une occasion à ne pas rater. Et ça prendra une grande salle où on
n’aura pas besoin d’accrocher des tableaux !
d’art ancien du Musée des Beaux-Arts d’Anvers
d’art ancien du Musée des Beaux-Arts d’Anvers
A : Très bien, très bonne idée !
C : Euh…
A : Il n’y a pas de euh… qui tienne.
Vous êtes contre la modernité décidément vous. Allez, de l’imagination. Il nous
faut encore une salle en moins !
B : J’ai une idée, j’ai une
idée !
A : Mais vous êtes précieux mon
petit… Je vous écoute.
B : Une salle avec plein d’écrans
télé, et sur ces écrans télés… des tableaux de la collection (ill.
12) !
d’art ancien du Musée des Beaux-Arts d’Anvers
A : Mais où allez-vous chercher tout
ça ? C’est formidable comme concept. Je prends. Bon, on a déjà rempli
trois salles. Mais on va faire quoi des autres ?
C : Euh, on y installe des
tableaux ?
A : Oui, bon, d’accord, vous avez
gagné. Mais pas trop, n’oubliez pas !
B : Et si on mettait des écrans
tactiles dans certaines salles pour analyser des tableaux (ill.
13) ?
A : Mais bien sûr, bien sûr. C’est
très populaire aujourd’hui. Et vous y mettriez quoi ?
B : Des témoignages de gens qui
diraient ce qui leur passe par la tête ?
A : Attention, pas trop scientifique,
sinon on va perdre notre public.
B : Pas du tout, j’ai eu une
idée : filmer des témoignages de gens qui n’y connaissent rien.
C : Euh…
A : Mais c’est GÉ-NIAL !
B : Par exemple, on ferait venir une
travailleuse du sexe pour parler de la Scène de bordel de
Joachim Beuckelaer (ill. 14).
A : Attendez, là vous me
perdez : elle s’y connaît en sexe non ?
B : Oui mais elle ne connaît rien à
la peinture, c’est un regard frais sur une œuvre qui, franchement, est un peu
vieillotte…
A : Ce n’est pas faux…
B : Et on ferait venir un
ornithologue pour parler des anges de Memling (ill. 15 et 16),
A : C’est une bonne idée… Mais pourquoi un ornithologue ?
B : Mais parce que les anges ont des
ailes bien sûr !
C : Euh…
A : Vous ce n’est pas le moment. On
travaille…
B : Et on interrogerait aussi des
enfants et des jeunes pour leur demander ce qu’ils voient sur le tableau…
C : Euh, excusez-moi, mais est-ce que
ce n’est pas notre rôle d’expliquer l’iconographie et le sens du tableau,
plutôt que de le demander à des enfants qui n’y connaissent rien ? Car
c’est bien le principe que vous avez édicté non ?
A : Et voilà ! Tout de suite les
grands mots ! Iconographie… Vous avez un mauvais esprit…
B : Les enfants doivent
s’exprimer ! Je suis sûr qu’ils auront des choses passionnantes à
raconter. Et j’ai un artiste aussi. Rinus Van de Velde (ill. 17). Il comparera l’œuvre de Rubens et la sienne.
Mais en toute modestie bien sûr. Et un conseiller en deuil, qui va venir nous
expliquer que La Dernière communion de saint François de
Rubens représente une personne qui prend congé de la vie (ill.
18). C’est très puissant.
A : Bon, tout ça c’est très bien.
Mais il y a quelque chose qui m’ennuie un peu…
B : Quoi donc ?
A : Nous sommes un musée, c’est déjà
un peu problématique. Mais en plus un musée belge. Léopold II, la colonisation,
tout ça tout ça, on va nous reprocher de ne pas en parler.
B : Mais si.
A : Comment ça mais si.
B : J’ai tout prévu ! On a
Ikraaan. J’ai déjà tourné la vidéo.
A : I quoi ?
B : Ikraaan voyons, avec trois a,
c’est la reine de la soul venue de Flandre.
A : Ah…
B : Et pour n’y rien connaitre, elle
n’y connaît rien ! De son propre aveu, elle n’avait jamais mis les pieds
avant dans un musée.
A : Très bien ça, c’est justement ce
que je veux ! Des regards neufs.
B : Mais ce n’est pas tout : on
lui a demandé de parler de la Vierge entourée de séraphins et de chérubins de
Jean Fouquet, peinte sous les traits d’Agnès Sorel. Et elle a été très nature
et très franche.
A : La franchise, ça paye
toujours !
B : Elle se compare à Agnès Sorel car
elle « est également une personne qui suit son idée, et qui ne se soucie
absolument pas de ce que les autres pensent »
A : Bravo !
B : Et elle ajoute que c’est
difficile parce qu’elle ne se sent pas chez elle ici.
A : Qui ? Agnès Sorel ?
B : Mais non ! Ikraaan !
A : Mais pourquoi ? Elle n’est
pas flamande ?
B : Si, elle est flamande mais
d’origine somalienne.
A : C’est très bien ça ! Il
fallait le dire avant. Et elle ne se sent pas chez elle car les Belges sont
d’horribles colonialistes ?
B : Exactement ! Selon ses
propres termes, elle ne se sent pas chez elle « en raison du passé
colonial et du racisme de ce pays » (ill. 19 et 20).
A : Elle a tout à fait raison. Moi
j’ai honte de ça, j’espère que vous aussi vous avez honte. Pouvoir donner un
témoignage comme celui-ci ne nous absout pas, certes, mais c’est mieux que
rien. C’est très bien tout ça, c’est très bien.
B : On a aussi une conservatrice qui
vient nous dire que le portrait d’Agnès Sorel est très moderne.
A : Ah j’aime mieux ça, je trouvais
ça un peu vieillot…
B : Elle dit aussi que le couleurs
sont « trop vives et les personnages trop rigides » (ill.
21)...
A : Oui elle n’a pas tort, je me suis
dit ça aussi. Vous êtes sûr qu’il faut l’exposer ?
C : Euh…
B : Ah oui, on a déjà enregistré le
témoignage d’Ikraaan…
A : C’est vrai vous avez raison. Tant
pis, on garde Agnès Sorel. Bon, le point suivant. Ce n’est pas tout d’avoir peu
d’œuvres. Le problème c’est que les visiteurs risquent de s’ennuyer. Vous avez
prévu quoi en plus ?
B : Là je sens que ça va vous plaire.
On a plein de surprises, pour les petits et pour les grands. Des dromadaires
mauves d’abord, dans la salle Rubens (ill. 22 et 23).
A : Des dromadaires mauves ?
B : Oui ! Des dromadaires comme
dans L’Adoration des Mages de Rubens. Et ils sont
mauves. Comme les banquettes.
A : Astucieux ça, les enfants vont
adorer !
B : C’est certain. Et ils vont aussi adorer le crâne de dinosaure grandeur nature (ill. 24 et 25).
A : Le crâne de dinosaure ? Il y
a des dinosaures dans les tableaux de Rubens ?
B : Non, cette fois c’est dans une
salle où on trouve un tableau de Frans Floris, un autre de Jan Brueghel II, un
Salvator Dali, un retable catalan du XVe siècle…
A : Mais c’est quoi le thème de cette
salle ?
B : Le Mal !
A : Le Mal ? Mais les dinosaures
ils sont gentils, vous l’avez dit d’ailleurs, les enfants les adorent.
B : Ah... Oui. Sans doute. Mais on va
le mettre où alors ce crâne de dinosaure ?
A : Bon ce n’est pas grave,
laissez-le là, on verra plus tard. Et vous avez quoi encore comme
surprise ?
B : Une grande main rouge qui tourne
(ill.
26) !
A : Une grande main rouge qui
tourne ?
B : Oui. Une grande main rouge qui
tourne !
A : Mais pourquoi une grande main
rouge qui tourne ?
B : Je ne sais pas. J’ai trouvé ça
rigolo une grande main rouge qui tourne.
A : Et vous avez raison ! En
plus c’est original, je n’ai encore jamais vu dans un musée de grande main
rouge qui tourne. Au moins ça va faire parler. C’est très bien.
C : Euh…
A : Ah ça va bien vous avec votre
mauvais esprit. Quoi d’autre encore ?
B : Un grand rocher rouge (ill.
27).
A : Qui tourne ?
B : Ah non, lui il ne tourne pas.
A : C’est dommage. Mais bon. En tout
cas, on a bien avancé. Félicitations. Et pour les journalistes, ne lésinez pas
sur les qualificatifs dans le dossier de presse. Tiens, je propose :
« Invitant, Rebelle, Ludique, Diversifié, Féérique, Captivant ».
On va frapper un grand coup. Louvain n’a qu’à bien se tenir.
[Ils se lèvent.]
B : Attendez, attendez, j’ai gardé le
meilleur pour la fin [il pouffe].
A : Nous vous écoutons !
B : Il y a une salle avec un petit
Jan Steen, c’est une fête de mariage...
A : Et ?
B : Et ils sont tous saouls !
A : Et ?
B : On met le tableau de travers (ill.
28).
B : Vu qu’ils sont tous saouls !
A : Excellent !
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