Sol LeWitt au Musée Juif de Belgique

Le taulier y fut il y a une dizaine de jours et en ramena images, souvenirs et impressions (en sens divers) 

Ces tentures noires (au premier étage), cette photo en pied et le bout de piano à droite (?) se sont invités avec mélancolie dans le cadre de liPhone. Nous sommes tombés ensuite sur une archive de la maternité Baron Lambert... où nos enfants sont nés il y a plus de 30 ans !

En arpentant toujours le premier, ces verres suspendus à des fils rouges furent attribués à tort par le taulier à Michel François...
 
Tout en haut du bâtiment construit à front de rue, il y a une expo qui fait toujours aussi mal : « REGARDS SUR L’IMAGERIE CARICATURALE DES JUIFS DANS L’HISTOIRE – ESQUISSE D’UNE COLLECTION INSOLITE » de laquelle viennent les deux documents ci-dessous (ne pas croire à des caricatures appartenant désormais au passé : ce qui circulait à Alost récemment doit nous rappeler que l’antisémitisme sous toutes ses formes (« modernes », « revisitées » ou pas) doit être expliqué (comme ici) et combattu sans cesse. 

Ci-dessous l’article du Monde consacré au « défilé bon enfant » d’Alost en 2020
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« Pas de place pour ça »

La Commission européenne dénonce les caricatures antisémites du carnaval d’Alost

Des chars utilisant des stéréotypes antisémites avaient valu aux festivités d’être rayées de la liste du Patrimoine immatériel de l’Unesco en 2019.

Par Sophie Petitjean / (Bruxelles, correspondance) publié le 24 février 2020

Des carnavaliers déguisés en juifs ultra-orthodoxes, le 23 février à Alost, en Belgique. 

« Capitale de la moquerie et de la satire » : c’est ainsi que se présente la ville flamande d’Alost (Belgique), à l’occasion de son carnaval annuel. Mais, depuis deux ans, la satire multiplie les stéréotypes antisémites. En 2019 déjà, la communauté juive s’était indignée devant un char caricaturant des personnages au nez crochu, entourés de rats et juchés sur des sacs d’argent. Le scandale avait été tel que l’Unesco avait exclu le carnaval d’Alost de la liste de son Patrimoine culturel immatériel. Six ans plus tôt, en 2013, le carnaval avait mis en scène un « char de déportation » censé expulser les Belges francophones.

Cette année, le carnaval a persisté. Les marionnettes au nez crochu ont été réemployées dans un autre décor, un stand de foire, aux côtés d’autres religions. Plus loin, des carnavaliers affublés de deux papillotes tombant d’un grand chapeau de fourrure noire, de chaque côté de leur visage, et déguisés en fourmi devant un mur des Lamentations en or, a également suscité une vive controverse. Certains, y compris dans la foule, arboraient aussi fièrement un nez crochu en papier moulé. Le cortège comptait également des uniformes nazis et des costumes hassidiques. De quoi susciter une polémique encore plus violente que l’année dernière.

Les organisations représentatives de la communauté juive ont réagi avec consternation au cortège. Qu’il s’agisse du Forum des organisations juives, de la Ligue belge contre l’antisémitisme (LBCA) ou encore du Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB), toutes affirment que l’affront est encore pire que celui de 2019.

Les différentes organisations n’excluent pas de porter plainte auprès de l’UNIA (l’organisme public chargé de la lutte contre les discriminations), comme certaines l’ont fait l’année passée. A l’époque, toutefois, l’UNIA avait fini par juger que les chars problématiques ne tombaient pas sous le coup de la loi contre le racisme et la xénophobie, en raison du contexte particulier, celui du carnaval, dans lequel se déroulaient les attaques. Il avait toutefois initié un dialogue entre les parties.

Caricatures « irrespectueuses »

Des carnavaliers avec des chapeaux « Tunesco », le 23 février à Alost, en Belgique

Pour Ludo Abicht, professeur de philosophie qui enseigne le Moyen-Orient et la culture juive à l’université d’Anvers, le jusqu’au-boutisme des habitants d’Alost était prévisible. « Les Alostois se sont sentis accusés d’être racistes et antisémites après le carnaval de 2019, alors qu’ils ne pensaient pas à mal. Je ne suis pas étonné qu’ils aient choisi de réagir », note le professeur, bon connaisseur de la ville d’Alost.

Dimitri, un spectateur qui exhibe fièrement un nez crochu, renchérit : « On nous décrit comme des antisémites. Mais ce n’est pas vrai, alors on fait pire. Nous ne sommes pas racistes ou antisémites, mais nous rigolons avec tout le monde. En premier lieu, on rigole avec nous-mêmes. » Un sentiment généralement partagé par la foule, arguant qu’il faut pouvoir « rire de tout ».

Plus que tout, les Alostois n’ont pas apprécié l’attitude de l’Unesco, que certains carnavaliers ont d’ailleurs rebaptisée pour l’occasion « Unestapo ». Le bourgmestre (maire) de la ville, le nationaliste flamand Christoph D’Haese, avait pris les devants après que l’organisation onusienne avait commencé le réexamen de l’inscription du carnaval à sa liste du Patrimoine immatériel, et avait procédé lui-même à ce retrait en décembre 2019. Une décision confirmée quelques jours pour tard par l’Unesco. Et ce, alors que le président de son parti, l’Alliance néoflamande (N-VA, nationaliste), s’était distancié des caricatures de 2019 en les qualifiant d’« irrespectueuses ».

Selon Philippe Markiewicz, président du Consistoire central israélite de Belgique, l’Unesco aurait dû attendre l’édition 2020 avant d’agir, pour laisser place au dialogue. L’homme dénonce par ailleurs l’immixtion de la diplomatie israélienne qui n’a, selon lui, rien arrangé. Quelques jours avant les festivités, le ministre israélien des affaires étrangères, Israel Katz, a en effet appelé dans un tweet la Belgique « à condamner et à interdire » le carnaval d’Alost, soulignant que « la Belgique en tant que démocratie occidentale devrait avoir honte de permettre une telle manifestation antisémite ».

Un appel balayé d’un revers de la main par le bourgmestre d’Alost, qui avait refusé « toute censure ». Fidèle à ses positions, il s’était limité à appeler les carnavaliers à « ne pas rechercher spécifiquement un thème juif si cela n’est pas nécessaire ».

Un char avec l’effigie d’un juif ultra-orthodoxe, le 23 février à Alost, en Belgique

« Préjudice à nos valeurs »

L’affaire a provoqué de vives réactions, notamment à la Commission européenne. « Le carnaval d’Alost est une honte (…). Pas de place pour ça en Europe », a écrit sur Twitter le commissaire grec Margaritis Schinas, également vice-président de la Commission européenne, lundi 24 février. Il a réclamé l’interdiction du carnaval.

Un porte-parole de l’exécutif européen, Adalbert Jahnz, a également condamné lundi ces caricatures, estimant qu’elles n’avaient « rien à faire dans les rues européennes soixante-quinze ans après la Shoah ».

« La position de la Commission est claire, nous sommes absolument opposés à toute forme d’antisémitisme. »

Précisant que la Commission avait reçu « un certain nombre de plaintes » concernant le défilé, ce porte-parole de l’exécutif européen a précisé qu’il appartenait aux autorités nationales concernées « de prendre des mesures (…), conformément aux lois européennes ».

En France, un tweet cinglant de l’eurodéputé socialiste français Raphaël Glucksmann était particulièrement commenté. « Les juifs sont de la vermine (…) et les nazis sont des gars sympas que les enfants applaudissent et avec qui on a bien envie de boire une bière. Bienvenue au carnaval d’Alost en 2020, en Belgique, cœur de l’UE. Dégénérés. »

Côté belge, les réactions de la classe politique, inquiète du score réalisé par l’extrême droite dans cette ville aux dernières élections fédérales, régionales et européennes (25 % en moyenne), n’ont pas non plus manqué. « Si ces faits ne résument pas le carnaval d’Alost, ils portent toutefois préjudice à nos valeurs ainsi qu’à la réputation de notre pays », a déclaré dans un communiqué la première ministre, la libérale Sophie Wilmès, invitant la justice à se pencher sur la controverse.

Sophie Petitjean(Bruxelles, correspondance)
Au rez-de-chaussée se terminait lexpo « Works on Paper » / Galilas Collection


La partie la plus intéressante de ces « Works on Paper » (la seule ?) est constituée par les collages photographiques bien connus de John Stezaker

Merci Galila ! (drôle de pistolet)
Il faut traverser la cour (de Lawrence W.) pour voir Sol LW
Pour ceux qui auraient raté un épisode, les œuvres de Sol LeWitt se prêtent plutôt bien aux selfies (pardon !-)
Le taulier a beaucoup apprécié les textes sur lart conceptuel qui vous accueillent dès lentrée

Voilà !
(le parcours du jour se poursuivit chronologiquement  – mais se termine ici sur ce blog)



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