Le Cargo
Le premier cargo M-31 De Prac fut sobrement dessiné en 2097 par mon bureau. C’était une sorte de benne à ordure facile à manœuvrer par deux personnes. Sa mission était de déverser des déchets nucléaires sur le Soleil. Il ressemblait à l’image ci-dessous – du moins quand on est ivre, ou qu'on a le sang et la tête saturés de midi-chloriens.
Nathalie et Laurent (les prénoms ont été modifiés) constituaient la première équipe des quarante-sept qui ne revinrent jamais. On a suggéré que ce sont les conteneurs qui s’étaient débarrassés d’eux, délockant l’unité-pilote pour précipiter celle-ci dans la fournaise, afin de poursuivre leur chemin vers Dieu sait où. Puis la presse s’inquiéta : que sont devenus les équipages ? Et les déchets ? Le programme fut arrêté.
Nous le savons aujourd’hui : les quarante-sept cargos remplis de radioéléments n’ont jamais quitté la Terre. Ils furent démantelés puis enfouis avec les conteneurs dans autant de bases militaires. Et les bases rendues à la société civile à la fin des baux emphytéotiques.
Nathalie et Laurent (les prénoms sont authentiques) gèrent le ROMANTIK HOTEL MANOIR CARPE DIEM du Coq – une jolie station balnéaire de la côte belge qui se passe désormais d’éclairage public : ses rues brillent toutes seules la nuit – un « phénomène de marée » explique le bourgmestre. Le couple est heureux, il vit de la clientèle et de la confortable pension que lui verse l’armée depuis près d'un siècle.
En réalité c’était plutôt ça :
Nous le savons aujourd’hui : les quarante-sept cargos remplis de radioéléments n’ont jamais quitté la Terre. Ils furent démantelés puis enfouis avec les conteneurs dans autant de bases militaires. Et les bases rendues à la société civile à la fin des baux emphytéotiques.
Nathalie et Laurent (les prénoms sont authentiques) gèrent le ROMANTIK HOTEL MANOIR CARPE DIEM du Coq – une jolie station balnéaire de la côte belge qui se passe désormais d’éclairage public : ses rues brillent toutes seules la nuit – un « phénomène de marée » explique le bourgmestre. Le couple est heureux, il vit de la clientèle et de la confortable pension que lui verse l’armée depuis près d'un siècle.
Mon bureau ? Il dessine désormais de petites navettes qui permettent de visiter le cerveau.
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