(Dé)figuration narrative (et blousons noirs)


___________________
18 octobre 2018 -- 10:20


Après Arroyo, voici Monory qui clabote – bien dommage.



Je copie/colle les paragraphes suivants à partir de ce lien (du Centre Pompidou) :

Dans les années 1960, une nouvelle figuration émerge dans un climat international tendu. La Guerre d’Algérie, les événements de la guerre froide (crise des fusées à Cuba), la Guerre du Vietnam donnent lieu à des images chocs dans la presse. L’image publicitaire d’une société de consommation ne cesse de se multiplier. Et face à la frénésie et l’effervescence de l’activité artistique autour de l’image (cinéma, art vidéo, bande dessinée, Pop Art et Nouveau Réalisme), des artistes peintres choisissent aussi de dire en peinture. Comme le souligne l’écrivain et critique d’art Pierre Gaudibert « La peinture n’aurait-elle pas elle aussi le droit de traiter, comme Godard, de "deux ou trois choses que je sais d’elle…" de la violence dans un monde qui prétend à une rationalité technique croissante ».

> Bien que la Figuration narrative ne se soit jamais proclamée comme un mouvement — contrairement au Nouveau Réalisme, qui lui est de peu son aîné —, le moment-clé de son émergence est l’exposition Mythologies quotidiennes (titre emprunté à l’ouvrage de Roland Barthes). Présentée en juillet 1964 au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, cette manifestation est organisée par le critique d’art Gérald Gassiot-Talabot et les peintres Bernard Rancillac et Hervé Télémaque en réaction au triomphe du Pop Art et de l’art américain qui envahissent la scène nationale et internationale artistique. Robert Rauschenberg, notamment, reçoit le Grand Prix de peinture de la Biennale de Venise.

> 34 artistes y participent dont Arroyo, Berthelot, Bertini, Fahlström, Klasen, Monory, Rancillac, Recalcati, Saul, Télémaque, 34 artistes venant d’horizons esthétiques et géographiques différents. Si, comme leurs homologues américains, ils placent la société contemporaine et ses images au cœur de leur œuvre (publicité, bande dessinée, image cinématographique…), ils en diffèrent par le refus d’un certain « art pour l’art ». Indifférents à l’Abstraction lyrique et gestuelle américaine, hostiles à l’Abstraction de l’École de Paris, ils se refusent à la froideur du Pop, comme l’énonce Gérald Gassiot-Talabot, « à la dérision statique du pop américain, ils opposent "tous" la précieuse mouvance de la vie ». 



> L’exposition est, par beaucoup, mal accueillie. Pierre Restany, le fondateur du Nouveau Réalisme, contre attaque : « […] En plein scandale de Venise s’ouvre au Musée municipal d’art moderne, sous le titre de « Mythologies quotidiennes », une exposition de pop-art à la française : de l’américanisme hâtif, mal digéré par de faux blousons noirs ».

> Quelques mois plus tard, en janvier 1965, un nouveau pas est franchi qui va marquer l’histoire de la Figuration narrative. Emile Aillaud, Eduardo Arroyo, Henri Cueco, Antonio Recalcati et Gérard Tisserand, qui se sont fixé pour objectif de faire de l’art un outil de transformation sociale (4), investissent et redonnent au Salon de la Jeune Peinture (pour sa seizième édition) une orientation militante. Chacun des membres du Jury dont les cinq peintres contestataires se sont astreints à peindre une toile de 2 mètres par 2 de couleur verte, par dérision vis-à-vis du paysagisme, domaine de prédilection des artistes exposant traditionnellement dans ce lieu.



> Dès lors, les expositions se succèdent. Les manifestations de groupes sous le drapeau « Figuration narrative » vont en particulier malmener le monde de l’art, ses icônes telles que Duchamp (Vivre et laisser mourir ou la fin tragique de Marcel Duchamp, 1965) ou Miró plus tard, et ses institutions.

> Peu à peu, les caractéristiques de cette nouvelle figuration s’affirment. En 1967, avec l’exposition Bande dessinée et Figuration narrative, présentée au Musée des Arts décoratifs, Gérald Gassiot-Talabot définit ce qu’il entend par cette figuration : « Est narrative toute œuvre plastique qui se réfère à une représentation figurée dans la durée, par son écriture et sa composition, sans qu’il y ait toujours à proprement parler de ‘‘récit" ». La figuration intègre une dimension temporelle dans l’image fixe, volonté de produire un impact visuel ou manifestation d’une certaine urgence de l’expression (Hervé Télémaque).

> Avec la fin des années 1960, les plus militants de ces peintres s’engagent dans la politique, et particulièrement dans les événements de Mai 68 en collaborant à l’atelier populaire organisé par les étudiants de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris. « L’histoire de l’art rencontrait l’Histoire », comme a pu le dire récemment Gérard Fromanger à l’occasion de l’anniversaire de cette période où se libéraient toutes les énergies.



___________________
18 octobre 2018 -- 10:25

1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 0,...

Cette suite est la numéro A319843 dans l'OEIS. Son équivalent « français » commencerait par un travail sur :

« Consonne, voyelle, consonne, consonne, voyelle, consonne, consonne, voyelle, consonne, voyelle, voyelle, voyelle, consonne, consonne, voyelle, ... »

On remplacerait ensuite « consonne » par 1 et « voyelle » par 0 (zéro).

Cette suite autoréférente est presque aussi bête que celle-ci – laquelle m'éblouit toujours 14 ans plus tard (aller au 15 décembre 2004, ici) :

« Deux mots, une virgule, deux mots, une virgule, deux mots, une virgule, ... »

Autant il est facile de prévoir le millionième terme de cette suite, autant il me paraît difficile (voire impossible) de trouver le millionième terme de 
 A319843 sans calculer tous les autres. Vous avez dit « chaos déterministe » ? [merci à Nicolas Graner]

___________________
18 octobre 2018 -- 10:45

Ri à cette « Confiture de culture » récente de Pierre Jourde (dont la chute « bretonne » est nickel, non ?-)

Encore un islamophobe, que fait le CCIF ?

La Vie secrète des jeunesPascal BrutalL’Arabe du futur :  avec ces succès, Riyad Sattouf compte désormais, c’est en tous cas ce que j’ai cru comprendre, parmi les auteurs de BD importants, et sur ce site respectable, dont on ne dira jamais assez à quel point les dirigeants sont des bienfaiteurs de l’humanité, des sages éclairés et de grands esprits (je tiens à ma place), on lui déjà consacré quelques études où l’érudition le dispute à la sagacité.
          Eh bien, avec tout le respect que je dois à mes collègues, je m’insurge.
          J’élève une protestation solennelle.
          Que nous montre, en effet, Riyad Sattouf du monde arabe de sa jeunesse, c’est-à-dire il n’y a pas si longtemps que ça ?
          Des familles complètement névrosées, une relation à la mère qui exigerait 40 ans de psychanalyse sévère, des jeunes femmes assassinées par leur famille pour les avoir déshonorées en ayant eu un amant, des hommes qui se détournent pour ne pas poser le regard sur leur belle-sœur occidentale non voilée, des professeurs qui battent systématiquement les élèves, la corruption, un nationalisme exacerbé, une propagande envahissante, le culte de la personnalité des dictateurs, une bigoterie généralisée. Déjà, c’est franchement douteux, et je me demande bien pourquoi personne n’a dénoncé le racisme évident de ce genre de représentation, qui contribue à la lepénisation des esprits. Est-ce qu’il n’y a pas là une incitation à la haine raciale ?  
          Mais je n’ai pas mentionné le pire.
Sattouf nous montre une population arabe qui, dès l’enfance, et sans exception, manifeste un antisémitisme virulent. « Sale juif » est une insulte courante à l’école, et si un gamin est soupçonné d’être juif, on le menace de mort et on lui jette des pierres. A l’âge adulte, ça ne s’arrange pas, et le père syrien de Sattouf, censé être éclairé et progressiste, nous est représenté reproduisant tous les clichés antisémites les plus rances.
          Est-ce qu’il n’y a pas là des élucubrations nauséabondes ?
          Est-ce que des gens comme Sattouf ou Boualem Sansal, qui tient le même genre de discours, ne nous ramènent pas aux heures les plus sombres de notre histoire ?
          Euh non, pardon, je me mélange un peu, là, ce n’est pas ce que je voulais dire.
          Bref, ils dérapent sévère. Ce sont rien que des mensonges. C’est même pas vrai, d’abord. Naguère, le Collectif Contre l’Islamophobie en France la Licra, le MRAPSOS racisme et la Ligue des Droits de l’Homme ont traîné devant les tribunaux l’historien Georges Bensoussan, pour avoir repris les propos d’un sociologue algérien, Smaïn Laacher, qui expliquait que l’antisémitisme faisait naturellement partie de l’éducation dans les familles arabes. Bensoussan parlait d’ « atavisme antisémite », manière imagée de désigner cette transmission familiale quasi automatique (Bensoussan n’est tout de même pas un crétin assez absolu pour penser que l’antisémitisme est génétique).  
          Alors, deux poids deux mesures ?
          J’adresse ici un appel solennel au Collectif Contre l’Islamophobie en France, à la Licra, au Mrap, à SOS racisme et à la Ligue des Droits de l’Homme pour qu’enfin Riyad Sattouf reçoive la sanction qu’il mérite, et soit mis en examen pour racisme et islamophobie.    
          Pardon ?
          Il est arabe ?
          Et alors, on ne peut pas être arabe et raciste, peut-être ?
          Euh non, pardon, décidément, je m’emmêle, oubliez ce que je viens de dire.
          Il est aussi breton par sa mère. Voilà. C’est sa moitié française qui est raciste et islamophobe. C’est pour ça. 
___________________
18 octobre 2018 -- 11:00


Retour sur un échange de courrier passionnant avec Jean-Marc Falcoz – appelons-le « Explosion ou pas ? » Moi, ça m'a ébahi -- et maintenant je trouve ça logique...


Éric
a) prendre un nombre (ex. 12)
b) envoyer son premier chiffre derrière (21)
       - Si le nouveau nombre est pair, le diviser par 2 ;
       - Sinon le multiplier par 3 (ici 63)
c) itérer.

La suite qui commence par 1 explose rapidement et ne semble pas devoir se diriger vers une boucle ou un point fixe :

1, 3, 9, 27/72, 36/63, 189/891, 2673/6732, 3366/3663, 10989, etc.

   [ici deux possibilités -- mais ce n’est pas central dans la discussion qui suit :
     (a) le successeur de 10989 est 9891, le « leading zero » disparaissant ;
     (b) le successeur de 10989 est 98910, le (ou les) zéros étant « emmenés » par le 1].

Voyant donc exploser la suite issue de 1 (tant la version a que la b pour les zéros) je me suis demandé comment la « calmer ».
La solution la plus simple est de voir le « multiplier par 3 » comme un paramètre avec lequel jouer. J’ai donc essayé avec
« multiplier par 2,5 et arrondir à l’entier supérieur ».

1 boucle immédiatement (1, 3, 8, 4, 2, 1)

5 est « sympa » :
5, 13, 31, 78, 87, 218, 182, 91, 19, 48, 84, 42, 24, 12, 21, 53, 35, 88, 44, 22, 11, 28, 82, 41, 14, 7, 18, 81, 203, 32 (règle a), 16, 61, 153, 351, etc.
[...]

Jean-Marc
> C’est marrant ton algo. J’ai testé différents facteurs multiplicatifs. Par exemple (c’est le premier que j’ai essayé):

D=12, M=2.555 donne une explosion :
{12,54,115,386,2205,1026,667,338,979,2042,211,56,167,1715,18271,211327,56636,169563,1777338,19860989,251948272,259741361,298706806,493534031,467670157,338350787,979862616,2040489862,202449311,12246556,57399509} 

D=12, M=2.558 donne une boucle :
{12,54,116,412,62,13,80,4,2,1,3,8,4,2,1,3,8,4,2,1,3,8,4,2,1,3,8,4,2,1,3,...} 

car 54 (--> 45) donne 114.975=115 ou 115.1=116 et tout le reste change drastiquement. 

Dans la 1re illustration : horizontalement, on a les entiers D de départ de la suite (ici, de 1 à 167) et verticalement, les facteurs multiplicatifs M, de 2.4 à 2.9 par pas de 0.003.

Quand une suite (D,M) boucle, le point est blanc, si la suite (D,M) explose, le point est noir.

  
    

Ce qu'il y a d'admirable dans ces figures, c'est qu'on voit bien que le choix du multiplicateur M produit des suites qui explosent ou bouclent, selon qu'on avance dans les décimales dudit multiplicateur M ! Il n'y a pas de « frontière » (par exemple : pour tout multiplicateur M inférieur à 2,5501954, on bouclerait, et pour tout multiplicateur M supérieur à 2,5501954 on exploserait). Ainsi M = 2,55019543002772... fera-t-il entrer la suite dans une boucle et M2,55019543002773... (seul le chiffre final a changé) fera-t-il exploser la suite. On a là une illustration supplémentaire du chaos déterministe. Et si on pouvait zoomer dans la dernière figure sur ce qui paraît être une zone « blanche », s'apercevrait-on qu'elle fourmille en réalité de pixels noirs et blancs (avec une majorité de blancs, certes) – lesquels pixels, répétons-le, marquent selon leur couleur une explosion ou une boucle. Bravo et merci Jean-Marc !
___________________
18 octobre 2018 -- 11:45

Pause paiements à faire en ligne.
___________________
18 octobre 2018 -- 13:00

Dan Piraro
___________________

18 octobre 2018 -- 13:20

Blanc mate en deux coups – solution dans le fichier suivant


___________________

18 octobre 2018 -- 13:50

La maison kiffe Fabienne Radi – et recommande ses « colonnes vertébrales » très, très drôles !


___________________


18 octobre 2018 -- 14:00

Déj. sur le pouce. 
Et demain à Paris.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beautés ?

Underline, reproduce

Le tripalin se présente